Le 28 août 2024, le Con­seil fédé­ral a adop­té le mes­sa­ge rela­tif à la révi­si­on de la loi sur le per­son­nel de la Con­fé­dé­ra­ti­on (LPers) :

La LPers règ­le le droit du per­son­nel de l’ad­mi­ni­stra­ti­on fédé­ra­le, des Ser­vices du Par­le­ment, des CFF, des unités admi­ni­stra­ti­ves décen­tra­li­sées et des tri­bu­naux fédé­raux sous réser­ve de dis­po­si­ti­ons léga­les spé­cia­les et d’aut­res ser­vices, mais pas celui des orga­ni­sa­ti­ons et des per­son­nes de droit public ou pri­vé exté­ri­eu­res à l’ad­mi­ni­stra­ti­on fédé­ra­le qui sont char­gées de tâches admi­ni­stra­ti­ves (art. 2 LPers).

Pro­fi­la­ge

L’un des objec­tifs de la révi­si­on par­ti­el­le est d’é­ta­b­lir une base léga­le pour l’ac­cès à la for­ma­ti­on pro­fes­si­on­nel­le. Base du pro­fi­la­ge (art. 27 de la LPers révi­sée). Le pro­fi­la­ge serait néces­saire pour la recher­che de col­la­bo­ra­teurs poten­tiels dans les médi­as soci­aux. Le message :

Com­me les médi­as soci­aux uti­li­sent des algo­rith­mes pour compa­rer les deman­des de recher­che des deman­deurs d’em­ploi avec les off­res d’em­ploi, cet­te for­me de recru­tement relè­ve de la noti­on de pro­fi­la­ge, qui a été intro­duite dans l’ord­re juri­di­que avec l’en­trée en vigueur de la nou­vel­le loi sur la pro­tec­tion des don­nées le 1er sep­tembre 2023. Selon la loi sur la pro­tec­tion des don­nées, les orga­nes fédé­raux ont beso­in d’u­ne base léga­le pour pou­voir pro­cé­der à un pro­fi­la­ge. Afin que les auto­ri­tés fédé­ra­les pui­s­sent con­tin­uer à uti­li­ser les médi­as soci­aux pour le recru­tement, le pré­sent pro­jet vise à cré­er une tel­le base. Cel­le-ci règ­le quel­les don­nées peu­vent être uti­li­sées et dans quel but.

Il y a pro­fi­la­ge par­ce que les orga­nes fédé­raux dont les rap­ports de tra­vail sont régis par la LPers (si c’est le cas) sont sou­mis à la loi sur la pro­tec­tion des don­nées. recher­che acti­ve de can­di­dats pour­rai­ent éga­le­ment pro­cé­der à des profilages :

L’uti­li­sa­ti­on de métho­des sta­ti­sti­ques et mathé­ma­ti­ques, notam­ment d’al­go­rith­mes, per­met de géné­rer de nou­vel­les infor­ma­ti­ons sur des indi­vi­dus à par­tir d’u­ne gran­de quan­ti­té de don­nées qui, pri­ses iso­lé­ment, peu­vent ne pas être très per­ti­nen­tes. De même, les employeurs uti­li­sent aujour­d’hui de plus en plus de nou­veaux canaux et tech­no­lo­gies de recru­tement pour mieux att­eind­re cer­ta­ins grou­pes d’â­ge et caté­go­ries pro­fes­si­on­nel­les. En par­ti­cu­lier, ils pra­ti­quent dans les les médi­as soci­aux com­me Lin­ke­dIn et Xing une recher­che acti­ve de per­son­nel, ce que l’on appel­le l’ac­ti­ve sourcing. Les uti­li­sa­teurs des médi­as soci­aux déci­dent s’ils veu­lent cré­er un pro­fil sur les médi­as soci­aux et quel­les don­nées ils sou­hai­tent divul­guer à leur sujet. Avec les Pos­si­bi­li­tés de recher­che et d’éva­lua­ti­on des médi­as soci­aux dif­fé­ren­tes don­nées d’uti­li­satri­ces et d’uti­li­sa­teurs sont asso­ciées dans le but de pro­po­ser aux employeurs des can­di­da­tes ou des can­di­dats adé­quats pour un poste don­né et de sou­mett­re aux uti­li­satri­ces et aux uti­li­sa­teurs des off­res d’em­ploi appro­priées. Les employeurs indi­quent dans les médi­as soci­aux les con­di­ti­ons que doit rem­plir le can­di­dat poten­tiel pour un poste don­né. Les métho­des et algo­rith­mes uti­li­sés dans les médi­as soci­aux per­met­tent aux employeurs de recher­cher acti­ve­ment l’uti­li­sa­teur qui rem­plit le mieux les con­di­ti­ons indi­quées. En rai­son de la pro­cé­du­re auto­ma­ti­sée, la recher­che acti­ve de per­son­nel peut cor­re­spond­re à un pro­fi­la­ge ou à un pro­fi­la­ge à haut ris­que selon la LPD..

Il est inté­res­sant de noter que le Con­seil fédé­ral sem­ble par­tir du prin­ci­pe qu’un tel pro­fi­la­ge doit être attri­bué à l’or­ga­ne fédé­ral et non pas, ou pas seu­le­ment, au four­nis­seur de la pla­te­for­me, sans tou­te­fois abor­der expres­sé­ment cet­te que­sti­on. L’uti­li­sa­ti­on de la pla­te­for­me pour une “éva­lua­ti­on” auto­ma­ti­sée de l’ap­ti­tu­de éven­tu­el­le peut tou­te­fois, dans cer­tai­nes cir­con­stances, con­sti­tuer effec­ti­ve­ment un profilage.

Sur Éva­lua­tions Il peut éga­le­ment s’a­gir d’un pro­fi­la­ge à haut risque :

L’as­sess­ment sert de sou­ti­en dans la sélec­tion du per­son­nel. Il exi­ste dif­fér­ents types d’as­sess­ment : l’as­sess­ment de grou­pe (assess­ment cen­ter), l’as­sess­ment indi­vi­du­el, l’as­sess­ment de sélec­tion, l’as­sess­ment de déve­lo­p­pe­ment, l’as­sess­ment de site et l’as­sess­ment à distance. L’éva­lua­ti­on de sélec­tion per­met aux employeurs d’ob­te­nir des infor­ma­ti­ons pré­cieu­ses qui les aident à déter­mi­ner quel­le per­son­ne, par­mi un cer­cle rest­reint de can­di­dats, con­vi­ent le mieux à un poste con­cret. Ce type d’as­sess­ment est notam­ment uti­li­sé pour recru­ter des per­son­nes desti­nées à deve­nir des cad­res supé­ri­eurs. Les assess­ments sont géné­ra­le­ment menés par des psy­cho­lo­gues, qui tien­nent comp­te des élé­ments sui­vants éga­le­ment des tests auto­ma­ti­sés pour l’éva­lua­ti­on de cer­tai­nes carac­té­ri­sti­ques uti­li­sé. Un assess­ment se ter­mi­ne géné­ra­le­ment par un rap­port desti­né à l’em­ployeur. Ce rap­port cor­re­spond à une com­pi­la­ti­on de don­nées qui per­met d’é­ta­b­lir un dia­gno­stic. Image sur des aspects ou des par­ties d’aspects essen­tiels de la can­di­da­te ou du can­di­dat. L’éva­lua­ti­on est par­ti­el­le­ment auto­ma­ti­sée. On peut s’at­tendre à ce que l’au­to­ma­tisa­ti­on de l’éva­lua­ti­on aug­men­te à l’a­ve­nir. En rai­son de la métho­de (éva­lua­ti­on auto­ma­ti­sée de cer­ta­ins aspects) et du résul­tat (pro­fil de per­son­na­li­té), il faut par­tir du prin­ci­pe que les assess­ments con­sti­tu­ent un pro­fi­la­ge à haut ris­que au sens de la LPD. peuvent.

Le Con­seil fédé­ral se ral­lie ici à l’o­pi­ni­on domi­nan­te selon laquel­le un pro­fi­la­ge con­sti­tue un pro­fi­la­ge à haut ris­que lorsque son résul­tat cor­re­spond à un pro­fil de la per­son­na­li­té rele­vant de l’an­ci­en droit et non pas éga­le­ment lorsque les don­nées d’en­trée – la base de don­nées pour le pro­fi­la­ge – con­sti­tu­ent ensem­ble un pro­fil de la per­son­na­li­té. Cela est important, car de très nombreu­ses ana­ly­ses de don­nées repo­sent sur une lar­ge base (par exemp­le des don­nées de tran­sac­tion), mais abou­tis­sent à un résul­tat étroit (par exemp­le une affi­ni­té). Ces cas ne con­sti­tu­ent pas un pro­fi­la­ge à haut ris­que, car c’est l’out­put et non l’in­put qui comp­te – c’est la con­sé­quence de la posi­ti­on que sem­ble éga­le­ment adop­ter le Con­seil fédéral.

La base léga­le ne doit tou­te­fois pas se limi­ter à ces cas, mais en cou­vr­ir d’aut­res, et ce éga­le­ment dans l’op­tique de l’in­tel­li­gence artificielle :

Tant les can­di­dats que les employés atten­dent des employeurs qu’ils sai­sis­sent les oppor­tu­ni­tés de la numé­ri­sa­ti­on et tien­nent comp­te des déve­lo­p­pe­ments tech­no­lo­gi­ques. L’ad­mi­ni­stra­ti­on fédé­ra­le doit uti­li­ser davan­ta­ge d’ap­pli­ca­ti­ons stan­dards. On peut s’at­tendre à ce que ces appli­ca­ti­ons se déve­lo­p­pent à l’a­ve­nir. les algo­rith­mes chan­geants, l’in­tel­li­gence arti­fi­ci­el­le et les nou­vel­les tech­no­lo­gies seront uti­li­sées. Les employeurs ne pour­ront donc pas se sous­trai­re aux nou­vel­les tech­no­lo­gies. C’est pour­quoi une base léga­le pour le pro­fi­la­ge et le pro­fi­la­ge à haut ris­que doit être ajou­tée au domaine du recru­tement du per­son­nel éga­le­ment dans d’aut­res domain­es des res­sour­ces humain­es de l’entre­pri­se. Ceci pour la pro­mo­ti­on ciblée et le main­ti­en à long ter­me des employés ain­si que pour le déve­lo­p­pe­ment du personnel.

Cela soulè­ve la que­sti­on inté­res­s­an­te de savoir si l’uti­li­sa­ti­on d’un LLM peut con­sti­tuer un pro­fi­la­ge à haut ris­que lorsque l’out­put cor­re­spond à un pro­fil de la per­son­na­li­té. La répon­se dev­rait être affir­ma­ti­ve si l’in­put con­ti­ent des don­nées per­son­nel­les ou si le LLM con­ti­ent et uti­li­se des don­nées per­son­nel­les. La que­sti­on de savoir si cela peut être le cas est une que­sti­on liti­gieu­seMais on ne peut pas l’ex­clu­re a priori.

Aut­res ajustements

D’aut­res aju­stem­ents con­cer­nent le Whist­le­b­lo­wing. L’art. 22a rév-LPP se con­cent­re sur des cla­ri­fi­ca­ti­ons et des modi­fi­ca­ti­ons ter­mi­no­lo­gi­ques. Désor­mais, l’ap­pli­ca­ti­on du prin­ci­pe de trans­pa­rence est exclue pour les “docu­ments qui atte­stent d’u­ne com­mu­ni­ca­ti­on selon cet­te dis­po­si­ti­on, qui sont remis avec cel­le-ci ou qui ont été étab­lis sur la base d’u­ne com­mu­ni­ca­ti­on”, afin de pro­té­ger la con­fi­ance dans l’in­sti­tu­ti­on du whist­le­b­lo­wing. Le PFPDT s’é­tait pro­non­cé cont­re cet­te exclusion.

D’aut­res modi­fi­ca­ti­ons con­cer­nent Enquête disci­pli­naire et Thè­mes de la numé­ri­sa­ti­on:

Enfin, la révi­si­on est l’oc­ca­si­on d’ap­por­ter des cla­ri­fi­ca­ti­ons et de fai­re pro­gresser la numé­ri­sa­ti­on dans le domaine des res­sour­ces humain­es par le biais d’u­ne série d’ad­ap­t­ati­ons. Ces adap­t­ati­ons con­cer­nent d’u­ne part Artic­le sur les lan­ce­urs d’a­ler­teLes ser­vices de con­fi­ance de la Con­fé­dé­ra­ti­on doi­vent être libé­rés de l’ob­li­ga­ti­on de com­mu­ni­quer les cri­mes ou les délits, pour autant qu’ils aient décou­vert le soup­çon dans le cad­re de leur activité.
de l’ar­gent. D’aut­re part, les adap­t­ati­ons con­cer­nent les cont­rats de tra­vail. Il s’a­git tout d’a­bord de se rappro­cher des cont­rats de tra­vail du sec­teur pri­vé en assou­plis­sant les con­di­ti­ons de for­me. Par exemp­le, pour la signa­tu­re du cont­rat de tra­vail, il est pré­vu d’in­clu­re des dis­po­si­ti­ons rela­ti­ves à l’ob­li­ga­ti­on d’in­for­ma­ti­on. les signa­tures élec­tro­ni­ques avan­cées peu­vent être uti­li­sés. En out­re, le droit du per­son­nel de la Con­fé­dé­ra­ti­on doit per­mett­re, par ana­lo­gie avec le droit pri­vé, de rési­lier des cont­rats à durée déter­mi­née, pour autant que cela ait été con­ve­nu con­trac­tu­el­le­ment. Enfin, l’in­dem­ni­té maxi­ma­le pro­non­cée par le tri­bu­nal en cas de licen­cie­ment inju­sti­fié doit désor­mais s’é­le­ver à huit mois de salai­re au maximum.