Grou­pe de tra­vail de l’ar­tic­le 29 sur l’appro­che fon­dée sur le risque

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Décla­ra­ti­on sur le rôle d’u­ne appro­che basée sur le ris­que dans les cad­res juri­di­ques de pro­tec­tion des données :

[…] le Grou­pe de tra­vail est pré­oc­cu­pé par le fait que, tant en rela­ti­on avec les dis­cus­sions sur le nou­veau cad­re juri­di­que de l’UE pour la pro­tec­tion des don­nées que plus lar­ge­ment, l’appro­che basée sur le ris­que est de plus en plus pré­sen­tée, à tort, com­me une alter­na­ti­ve aux droits et prin­cipes bien étab­lis de la pro­tec­tion des don­nées, plutôt que com­me une appro­che évo­lu­ti­ve et pro­por­ti­onnée de la con­for­mi­té. L’ob­jec­tif de cet­te décla­ra­ti­on est de remett­re les pen­du­les à l’heure. 

L’appro­che dite “fon­dée sur le ris­que” n’est pas un con­cept nou­veau, car elle est déjà bien con­nue dans le cad­re de l’ac­tu­el­le direc­ti­ve 95/46/CE, notam­ment en matiè­re de sécu­ri­té (artic­le 17) et d’ob­li­ga­ti­ons de con­trô­le pré­alable des DPA (artic­le 20). Le régime juri­di­que appli­ca­ble au trai­te­ment de caté­go­ries spé­cia­les de don­nées (artic­le 8) peut éga­le­ment être con­sidé­ré com­me l’ap­pli­ca­ti­on d’u­ne appro­che fon­dée sur le ris­que : les obli­ga­ti­ons ren­for­cées résul­tent de trai­te­ments con­sidé­rés com­me ris­qués pour les per­son­nes con­cer­nées. Il est important de noter que – même avec l’ad­op­ti­on d’u­ne appro­che fon­dée sur les ris­ques – il n’est pas que­sti­on d’af­fai­blir les droits des per­son­nes en ce qui con­cer­ne leurs don­nées à carac­tère per­son­nel. Ces droits doi­vent être tout aus­si forts, même si le trai­te­ment en que­sti­on est rela­ti­ve­ment “peu ris­qué”. Au con­trai­re, la sca­la­bi­li­té des obli­ga­ti­ons léga­les basées sur le ris­que adres­se des méca­nis­mes de con­for­mi­té. Cela signi­fie que le con­trô­leur de don­nées dont le trai­te­ment pré­sen­te un ris­que rela­ti­ve­ment fai­ble ne dev­ra pas fai­re autant d’ef­forts pour se con­for­mer à ses obli­ga­ti­ons léga­les qu’un con­trô­leur de don­nées dont le trai­te­ment pré­sen­te un ris­que élevé.

Tou­te­fois, l’appro­che basée sur le ris­que a reçu beau­coup plus d’at­ten­ti­on lors des dis­cus­sions au Par­le­ment euro­pé­en et au Con­seil sur la pro­po­si­ti­on de règle­ment géné­ral sur la pro­tec­tion des don­nées. Elle a été intro­duite récem­ment en tant qu’é­lé­ment cen­tral du prin­ci­pe de responsa­bi­li­té lui-même (artic­le 22). Out­re l’ob­li­ga­ti­on de sécu­ri­té (artic­le 30) et l’ob­li­ga­ti­on d’ef­fec­tuer une éva­lua­ti­on d’im­pact (artic­le 33) déjà pre­scri­tes dans le pro­jet de règle­ment, l’appro­che basée sur le ris­que a été éten­due et reflé­tée dans d’aut­res mesu­res de mise en œuvre tel­les que le prin­ci­pe de pro­tec­tion des don­nées dès la con­cep­ti­on (artic­le 23), l’ob­li­ga­ti­on de docu­men­ta­ti­on (artic­le 28) et l’uti­li­sa­ti­on de la cer­ti­fi­ca­ti­on et des codes de con­duite (artic­les 38 et 39). Il est donc évi­dent que le pro­jet de règle­ment con­ti­ent déjà les outils – par exemp­le à l’ar­tic­le 33 rela­tif à l’éva­lua­ti­on de l’im­pact – per­met­tant de four­nir une éva­lua­ti­on fia­ble et rela­ti­ve­ment objec­ti­ve du ris­que. En par­al­lè­le, le con­cept a été pro­mu dans les débats publics sur la régle­men­ta­ti­on de la pro­tec­tion des don­nées dans le con­tex­te des “big data”. Ses pro­mo­teurs affir­ment que la coll­ec­te ne dev­rait plus être con­sidé­rée com­me l’ob­jec­tif prin­ci­pal de la régle­men­ta­ti­on et que la con­for­mi­té léga­le dev­rait plutôt se dépla­cer vers le cad­re de l’uti­li­sa­ti­on des don­nées. Pour se con­for­mer, il est pré­co­ni­sé qu’u­ne appro­che for­te basée sur les dom­mages peut aider à pro­mou­voir une uti­li­sa­ti­on responsable des don­nées basée sur la gesti­on des ris­ques. Enfin, il y a eu de vifs débats au Par­le­ment euro­pé­en et au Con­seil sur l’ap­pli­ca­bi­li­té d’un régime juri­di­que allé­gé pour les don­nées pseud­ony­mes ou pseud­ony­mi­sées, en con­sidé­rant que, du fait de leur natu­re per­çue com­me moins iden­ti­fia­ble, les ris­ques pour la vie pri­vée des per­son­nes con­cer­nées sont réduits. Ces élé­ments con­tex­tu­els et de fond démont­rent la néces­si­té impé­rieu­se pour le Grou­pe de tra­vail de com­mu­ni­quer les mes­sa­ges clés sui­vants sur cet­te question.