La CNIL fran­çai­se a inf­li­gé une amen­de de pas moins de 60 mil­li­ons d’eu­ros à Micro­soft Ire­land Ope­ra­ti­ons Ltd (MIOL). Sur bing.com, le moteur de recher­che de Micro­soft exploi­té en Euro­pe par MIOL, des coo­kies non néces­saires avai­ent été pla­cés sans qu’un con­sen­te­ment effec­tif des uti­li­sa­teurs n’ait été obte­nu au préalable.

Dans un pre­mier temps, la CNIL a esti­mé, com­me dans l’af­fai­re Goog­le à l’é­po­que, qu’il n’y avait pas lieu de s’in­quié­ter. pas incom­pé­tentLa direc­ti­ve e‑Privacy ne pré­voit pas de guichet uni­que en cas de vio­la­ti­on, con­trai­re­ment au RGPD. Le site com­pé­tence ter­ri­to­ria­le de la CNIL a sui­vi la filia­le fran­çai­se de Micro­soft, car l’ex­plo­ita­ti­on de Bing était indis­so­cia­ble des acti­vi­tés de Micro­soft France (com­me pour le Décis­i­on Goog­le Spain de la CJCE et un la décis­i­on récen­te du Con­seil d’É­tat fran­çais con­cer­nant Ama­zon).

En l’e­spè­ce, la CNIL a con­sta­té que Micro­soft avait mis en place sur Bing.com, avant le con­sen­te­ment de l’uti­li­sa­teur, un coo­kie mul­ti­fonc­tion­nel ont été mis en place. Cer­tai­nes fina­li­tés étai­ent ensuite déter­mi­nées ou exclues par les con­sen­te­ments des uti­li­sa­teurs – sans con­sen­te­ment, le coo­kie ne ser­vait qu’à des fins de lut­te cont­re la frau­de, de sécu­ri­té infor­ma­tique et de lut­te cont­re les fausses infor­ma­ti­ons, ent­re autres.

Un coo­kie mul­ti­fonc­tion­nel ne doit pas, selon la CNIL sans con­sen­te­ment être mis en place s’il y a au moins un but néces­saire (et qui ne sont pas uti­li­sées à d’aut­res fins sans con­sen­te­ment). La CNIL a con­sidé­ré que cela n’é­tait pas rem­pli en l’e­spè­ce. La lut­te cont­re la frau­de dans le cad­re de la publi­ci­té n’é­tait pas non plus une tel­le fina­li­té, car elle ser­vait à l’ac­ti­vi­té publi­ci­taire et non direc­te­ment à l’ex­plo­ita­ti­on du moteur de recherche.

Ce que les Exi­gen­ces en matiè­re de con­sen­te­ment il doit être aus­si faci­le de refu­ser le con­sen­te­ment que de l’ac­cor­der, sans quoi il n’y a pas de véri­ta­ble choix. De même, la révo­ca­ti­on d’un con­sen­te­ment doit être aus­si simp­le que son expres­si­on. Micro­soft a enfreint cet­te règ­le par­ce qu’à côté du bou­ton per­met­tant de don­ner son con­sen­te­ment à tous les coo­kies, il man­quait un bou­ton cor­re­spond­ant “refu­ser tout” ou aut­re ; un refus néces­si­tait au moins deux clics (“Paramè­tres”, “Enre­gi­strer”). En out­re, l’ex­pres­si­on “paramè­tres” n’é­tait pas clai­re. L’uti­li­sa­teur pou­vait cer­tes uti­li­ser le site web sans inter­agir avec la ban­niè­re des coo­kies ; dans ce cas, aucun coo­kie n’é­tait instal­lé ; mais cela ne pour­rait être con­sidé­ré com­me une simp­le pos­si­bi­li­té d’op­po­si­ti­on que si l’uti­li­sa­teur avait été infor­mé de maniè­re adé­qua­te et trans­pa­ren­te. Or, ce n’é­tait pas le cas, rai­son pour laquel­le le bou­ton “Accep­ter” restait la vari­an­te la plus simp­le pour l’utilisateur.