Le Con­trô­leur euro­pé­en de la pro­tec­tion des don­nées (CEPD) a publié aujour­d’hui (25 juil­let 2016) son avis pré­li­mi­n­aire sur le réex­amen de la direc­ti­ve 2002/58/CE rela­ti­ve à la vie pri­vée et aux com­mu­ni­ca­ti­ons élec­tro­ni­ques (Opi­ni­on 5/2016). Dans ce docu­ment, le CEPD souli­gne la néces­si­té d’é­lar­gir le champ d’ap­pli­ca­ti­on des nou­vel­les dis­po­si­ti­ons rela­ti­ves à la vie pri­vée en ligne afin que leur appli­ca­ti­on ne se limi­te pas aux com­mu­ni­ca­ti­ons élec­tro­ni­ques effec­tuées par les opé­ra­teurs de télé­com­mu­ni­ca­ti­ons et les four­nis­seurs de ser­vices Inter­net traditionnels.

Le champ d’ap­pli­ca­ti­on du nou­veau cad­re juri­di­que doit être éten­du. Il s’a­git de tenir comp­te des chan­ge­ments tech­no­lo­gi­ques et soci­aux et de garan­tir aux indi­vi­dus le même niveau de pro­tec­tion pour tous les ser­vices fonc­tion­nel­le­ment équi­va­lents, qu’ils soi­ent four­nis, par exemp­le, par des ent­re­pri­ses de télé­pho­nie tra­di­ti­on­nel­les, par des ser­vices de voix sur IP ou via des appli­ca­ti­ons de mes­sa­ge­rie télé­pho­ni­que mobi­le. En effet, il est néces­saire d’al­ler enco­re plus loin et de pro­té­ger non seu­le­ment les ser­vices ‘fonc­tion­nel­le­ment équi­va­lents’, mais aus­si les ser­vices qui offrent de nou­vel­les oppor­tu­ni­tés de com­mu­ni­ca­ti­on. Les nou­vel­les règles dev­rai­ent éga­le­ment con­tin­uer à cou­vr­ir sans ambi­guï­té les com­mu­ni­ca­ti­ons de machi­ne à machi­ne dans le con­tex­te de l’In­ter­net des objets, quel que soit le type de réseau ou de ser­vice de com­mu­ni­ca­ti­on uti­li­sé. Les nou­vel­les règles dev­rai­ent éga­le­ment garan­tir que la con­fi­den­tia­li­té des com­mu­ni­ca­ti­ons des uti­li­sa­teurs sera pro­té­gée sur tous les réseaux acce­s­si­bles au public, y com­pris les ser­vices Wi-Fi dans les hôtels, les cafés, les bou­ti­ques, les aéro­ports et les réseaux offerts par les hôpi­taux aux pati­ents, les uni­ver­si­tés aux étu­di­ants, et les hot­spots cré­és par les admi­ni­stra­ti­ons publiques.

Le con­sen­te­ment dev­rait être authen­tique, offrant aux uti­li­sa­teurs un choix libre­ment con­sen­ti, com­me l’e­xi­ge le GDPR. Il ne dev­rait plus y avoir de ‘murs de coo­kies’. En dehors d’un ensem­ble clair d’ex­cep­ti­ons (tel­les que les ana­ly­ses de pre­miè­re par­tie), aucu­ne com­mu­ni­ca­ti­on ne dev­rait être sou­mi­se à un sui­vi et à une sur­veil­lan­ce sans le con­sen­te­ment libre­ment don­né, que ce soit par des coo­kies, des emprein­tes digi­ta­les ou d’aut­res moy­ens tech­no­lo­gi­ques. Les uti­li­sa­teurs doi­vent éga­le­ment dis­po­ser de méca­nis­mes con­vi­vi­aux et effi­caces pour four­nir et révo­quer leur con­sen­te­ment dans le cad­re du navi­ga­teur (ou aut­re logi­ciel ou système d’exploitation).

Le CEPD a éga­le­ment souli­g­né que les nou­vel­les dis­po­si­ti­ons rela­ti­ves à la vie pri­vée en ligne visent à com­plé­ter et, si néces­saire, à pré­cis­er les nor­mes de pro­tec­tion pré­vues par le RGPD.