par­le­men­tai­re. Initia­ti­ve Eder (16.411) : Pour la pro­tec­tion de la per­son­na­li­té éga­le­ment dans la sur­veil­lan­ce de l’assurance-maladie
Pas enco­re trai­té au Conseil

Tex­te soumis

En ver­tu de l’ar­tic­le 160, ali­néa 1, de la Con­sti­tu­ti­on fédé­ra­le et de l’ar­tic­le 107 de la loi sur le Par­le­ment, je dépo­se l’initia­ti­ve par­le­men­tai­re suivante :

La loi fédé­ra­le rela­ti­ve à la sur­veil­lan­ce de l’assu­rance-mala­die socia­le doit être adap­tée de maniè­re à garan­tir la pro­tec­tion des don­nées per­son­nel­les. L’ad­ap­t­ati­on sui­van­te de la loi con­sti­tue une voie pos­si­ble à cet effet :

LAMal artic­le 35, para­gra­phe 2bis (nou­veau)

Les infor­ma­ti­ons sur les don­nées doi­vent être four­nies sous for­me grou­pée, de sor­te qu’il ne soit pas pos­si­ble de tirer des con­clu­si­ons sur les don­nées indi­vi­du­el­les des per­son­nes assurées.

LAMal, artic­le 35, para­gra­phe 2 ter (nou­veau)

Pour l’exé­cu­ti­on de la com­pen­sa­ti­on des ris­ques, les assur­eurs met­tent les don­nées indi­vi­du­el­les néces­saires à la dis­po­si­ti­on de l’in­sti­tu­ti­on com­mu­ne (art. 18 LAMal).

Justi­fi­ca­ti­on

Dans le cad­re de ce que l’on appel­le la “coll­ec­te de don­nées EFIND”, l’au­to­ri­té de sur­veil­lan­ce est en train de mett­re en place une vaste coll­ec­te de don­nées indi­vi­du­el­les sur la san­té de tou­tes les per­son­nes assu­rées en Sui­s­se. Or, il n’e­xi­ste pas de base léga­le for­mel­le à cet effet, ce qui con­sti­tue une vio­la­ti­on des dis­po­si­ti­ons de la loi sur la pro­tec­tion des données.

Le fait est que la loi ne per­met pas à l’au­to­ri­té de sur­veil­lan­ce de trai­ter des don­nées indi­vi­du­el­les des per­son­nes assu­rées et que l’exé­cu­ti­on de la sur­veil­lan­ce de l’assu­rance-mala­die ne néces­si­te pas non plus de don­nées indi­vi­du­el­les des per­son­nes assu­rées. La coll­ec­te de don­nées indi­vi­du­el­les par l’au­to­ri­té de sur­veil­lan­ce est donc con­trai­re aux prin­cipes de léga­li­té et de pro­por­ti­on­na­li­té. L’ar­tic­le 35 LAMal stipu­le expli­ci­te­ment que les assur­eurs sont tenus de four­nir des “indi­ca­ti­ons sur les don­nées”, mais pas que les don­nées doi­vent être four­nies en tant que tel­les. La for­mu­la­ti­on léga­le exclut donc de fac­to tou­te liv­rai­son de don­nées indi­vi­du­el­les à l’au­to­ri­té de sur­veil­lan­ce. Une pré­cis­i­on de la base léga­le s’a­vè­re uti­le pour cla­ri­fier la situa­ti­on (nou­vel art. 35, al. 2bis).

Seu­le la mise en œuvre de la com­pen­sa­ti­on des ris­ques basée sur la mor­bi­di­té (artic­les 16 – 17a LAMal, en vigueur à par­tir du 1er jan­vier 2017) néces­si­te des don­nées sur les per­son­nes assu­rées. Dans ce domaine, les travaux de déve­lo­p­pe­ment ont mis en évi­dence le beso­in cor­re­spond­ant, com­me il res­sort de la révi­si­on tota­le de l’or­don­nan­ce sur la com­pen­sa­ti­on des ris­ques dans l’assu­rance-mala­die (OCoR). Les don­nées cor­re­spond­an­tes doi­vent être mises à la dis­po­si­ti­on de l’in­sti­tu­ti­on com­mu­ne (nou­vel artic­le 35, para­gra­phe 2ter).

Dans l’en­sem­ble, il s’a­vè­re que la que­sti­on de la coll­ec­te de don­nées indi­vi­du­el­les dans le domaine de l’assu­rance-mala­die doit être réglée com­me pro­po­sé. L’ ”Insti­tu­ti­on com­mu­ne LAMal” est char­gée de l’exé­cu­ti­on de la com­pen­sa­ti­on des ris­ques et est donc pré­de­sti­née à la coll­ec­te de don­nées à des fins pré­cis­es en dehors de la surveillance.

Enfin, il con­vi­ent de noter que ce beso­in de cla­ri­fi­ca­ti­on exi­ste indé­pen­dam­ment de l’en­trée en vigueur de la nou­vel­le loi sur la sur­veil­lan­ce de l’assu­rance-mala­die (LSA­Mal). L’in­ter­ven­ti­on ne vise notam­ment pas à remett­re en que­sti­on la LAMal dans son ensem­ble ou en partie.