Postu­lat Béglé (16.3386) : Con­trô­le des don­nées per­son­nel­les. “Pro­mou­voir l’ ”auto­dé­ter­mi­na­ti­on informationnelle

Postu­lat Béglé (16.3386) : Con­trô­le des don­nées per­son­nel­les. “Pro­mou­voir l’ ”auto­dé­ter­mi­na­ti­on informationnelle

Tex­te soumis

Le Con­seil fédé­ral est prié d’ex­ami­ner la meil­leu­re maniè­re de con­tri­buer à ce que les citoy­ens repren­nent le con­trô­le de leurs don­nées personnelles.

La numé­ri­sa­ti­on de l’é­co­no­mie et de la socié­té repo­se ent­re aut­res sur la trans­mis­si­on de don­nées per­son­nel­les qui éch­ap­pent ain­si au con­trô­le de l’in­di­vi­du. Mais cela ne doit plus être le cas ent­re-temps, car il est désor­mais pos­si­ble de pas­ser du “Big Data” (don­nées de mas­se) incon­trôlé au “Self-Data” (auto­dé­ter­mi­na­ti­on sur ses pro­pres don­nées) responsable. Pour y par­ve­nir, une poli­tique de “Smart Dis­clo­sure” est menée aux États-Unis. Il s’a­git d’in­ci­ter les ent­re­pri­ses pri­vées ou les orga­nis­mes publics à don­ner aux citoy­ens un lib­re accès à leurs don­nées via des for­mats ouverts et stan­dar­di­sés per­met­tant une réuti­li­sa­ti­on aisée des données.

L’in­di­vi­du peut ain­si par­ta­ger ses don­nées per­son­nel­les avec d’aut­res, les vend­re ou les exploi­ter pour son pro­pre compte.

Ces nou­veaux beso­ins ent­raî­nerai­ent l’é­mer­gence de tout un sec­teur de four­nis­seurs de ser­vices numé­ri­ques innovants.

Justi­fi­ca­ti­on

Trois cir­con­stances plai­dent en faveur d’un déve­lo­p­pe­ment et d’u­ne dif­fu­si­on rapi­des du prin­ci­pe “Self-Data” :

1. les tech­no­lo­gies numé­ri­ques per­met­tent aujour­d’hui une décen­tra­li­sa­ti­on d’u­ne ampleur sans précédent

2. même si de nombreu­ses per­son­nes con­ti­nuent de don­ner faci­le­ment leurs don­nées per­son­nel­les, le beso­in de reprend­re un cer­tain con­trô­le sur cel­les-ci se fait de plus en plus sentir.

3. la posi­ti­on des uti­li­sa­teurs finaux est de plus en plus ren­for­cée par la légis­la­ti­on, par exemp­le dans le règle­ment géné­ral euro­pé­en sur la pro­tec­tion des don­nées, adop­té en mai 2016 et qui ent­rera en vigueur dans tou­te l’UE à par­tir de mai 2018.

Dans le domaine de la san­té, les cais­ses d’assu­rance mala­die, les hôpi­taux, les labo­ra­toires et les méde­cins pour­rai­ent se mett­re en réseau et per­mett­re à tous les pati­ents d’ac­cé­der aux infor­ma­ti­ons qui les con­cer­nent. Ils pour­rai­ent ensuite, s’ils le sou­hai­tent, les par­ta­ger avec leur famil­le et leurs méde­cins de famil­le, les revend­re, les mett­re à dis­po­si­ti­on d’un insti­tut de recher­che ou les exploi­ter pour un coa­ching san­té. Le prin­ci­pe “Self-Data” pour­rait éga­le­ment être appli­qué dans d’aut­res domain­es tels que les impôts, la con­som­ma­ti­on d’é­ner­gie ou le par­cours scolaire.

La gesti­on des “self-data” don­ner­ait lieu à de nou­veaux ser­vices tels que le cof­f­re-fort de don­nées, l’ac­cès à des infor­ma­ti­ons importan­tes sur la san­té en cas d’ac­ci­dent, la coll­ec­te de don­nées de mesu­re per­son­nel­les à par­tir d’ap­pareils con­nec­tés pour des con­seils de san­té ou une simu­la­ti­on ludi­que de la con­som­ma­ti­on d’é­ner­gie. Autant d’op­por­tu­ni­tés com­mer­cia­les qui pour­rai­ent être exploi­tées par nos entreprises.