L’au­to­ri­té de pro­tec­tion des don­nées du Bade-Wurt­em­berg (Lan­des­be­auf­trag­ter für Daten­schutz und Infor­ma­ti­ons­si­cher­heit, LfDI) a publié le 24 août 2020 une Aide à l’o­ri­en­ta­ti­on vers le site Décis­i­on de la CJUE du 16 juil­let 2020 con­cer­nant Schrems II a été publié. Elle y prend posi­ti­on sur l’ar­rêt et for­mu­le des recom­man­da­ti­ons con­crè­tes pour les ent­re­pri­ses qui envis­agent de con­tin­uer à trai­ter des don­nées per­son­nel­les sur la base des clau­ses con­trac­tu­el­les types (SCC) vers un pays tiers. Dans l’en­sem­ble, le LfDI con­sta­te qu’un trans­fert vers les États-Unis sur la base de la CCP est “cer­tes envi­sa­geable”, mais que les exi­gen­ces de la CJUE en matiè­re de garan­ties sup­p­lé­men­tai­res ne sont rem­plies que “dans de rares cas”.

Tout d’a­bord, le LfDI con­sta­te ce qui suit :

  • Le site Pri­va­cy Shield n’est plus valable dès main­tenant.
  • Les CCP restent val­ables, mais uni­quement à con­di­ti­on qu’un niveau de pro­tec­tion adé­quat des don­nées per­son­nel­les des per­son­nes con­cer­nées soit effec­ti­ve­ment assu­ré dans l’UE/EEE. Cela impli­que, d’u­ne part, des garan­ties appro­priées et, d’aut­re part, que les per­son­nes con­cer­nées dis­po­sent de droits exé­cu­toires et de voies de recours effi­caces. Si les auto­ri­tés loca­les du pays tiers peu­vent inter­fé­rer de maniè­re exce­s­si­ve avec les droits de la per­son­ne con­cer­née en cas de pos­si­bi­li­té d’ac­cès com­plet à leurs don­nées, n’est pas un niveau de pro­tec­tion adé­quat don­né et des mesu­res sup­p­lé­men­tai­res sont néces­saires en plus des SCC.
  • Si ces mesu­res ne per­met­tent pas d’att­eind­re un niveau de pro­tec­tion adé­quat, le trans­fert ne doit pas avoir lieu ou doit être sus­pen­du.. De même, l’au­to­ri­té com­pé­ten­te du pays de l’ex­porta­teur de don­nées (dans l’UE/EEE) doit interd­ire un tel transfert.

Le LfDI en déduit ce qui suit :

  • Si un exporta­teur de don­nées a l’in­ten­ti­on de con­tin­uer à baser les trans­ferts de don­nées de l’UE/EEE vers les États-Unis sur la CCN, il doit mett­re en place des garan­ties sup­p­lé­men­tai­resLes don­nées sont stockées dans des bases de don­nées qui empêchent les auto­ri­tés amé­ri­cai­nes (par ex. les ser­vices secrets) d’y accé­der, notam­ment par Cryp­ta­ge, anony­mi­sa­ti­on ou pseud­ony­mi­sa­ti­on des don­nées per­son­nel­les en que­sti­on, sach­ant que lui seul peut déte­nir la clé de ré-identification ;
  • Les trans­mis­si­ons vers d’aut­res pays tiers ne sont éga­le­ment auto­ri­sées qu’a­près un examen pré­alable de la situa­ti­on juri­di­que loca­le (pos­si­bi­li­tés d’ac­cès exi­stan­tes par les auto­ri­tés loca­les, mesu­res supplémentaires) ;
  • Si les mesu­res men­ti­onnées ne per­met­tent pas de garan­tir un niveau de pro­tec­tion adé­quat, une Trans­fert vers 49 RGPD selon le tex­te uni­quement dans des cas excep­ti­on­nels et seu­le­ment au cas par cas Les don­nées à carac­tère per­son­nel peu­vent être coll­ec­tées et trai­tées de dif­fé­ren­tes maniè­res, par exemp­le avec le con­sen­te­ment de la per­son­ne con­cer­née, dans le cad­re d’un cont­rat ou pour fai­re valoir des droits (voir éga­le­ment la sec­tion “Pro­tec­tion des don­nées”). Con­sidé­rant 111).

Enfin, le LfDI for­mu­le des ins­truc­tions con­crè­tes pour agir pour les ent­re­pri­ses concernées :

  • État des lieux sur les per­ti­nen­tes Trans­mis­si­on de don­nées vers des pays tiers (y com­pris les accès en pro­ven­an­ce de ces pays) ;
  • Infor­ma­ti­on des par­ties con­trac­tan­tes sur le juge­ment ain­si que sur les con­sé­quen­ces qui en décou­lent sur la rela­ti­on contractuelle ;
  • Examen de la situa­ti­on juri­di­que ain­si que de l’e­xi­stence d’u­ne décis­i­on d’a­dé­qua­ti­on pour le pays tiers concerné ;
  • Examen de l’uti­li­sa­ti­on de la CCNLa Com­mis­si­on euro­pé­en­ne a esti­mé que l’ac­cès à des don­nées à carac­tère per­son­nel ne devait pas être con­sidé­ré com­me une vio­la­ti­on des droits de l’hom­me, ce qui n’est pas le cas dans les cas où les auto­ri­tés loca­les ont un accès illi­mi­té (par exemp­le, con­sul­ta­ti­on mas­si­ve de don­nées sans infor­ma­ti­on ni recours pro­cé­du­ral des per­son­nes con­cer­nées), con­for­mé­ment à ce qui a été dit plus haut.

En out­re, le LfDI pro­po­se diver­ses adap­t­ati­ons de l’an­ne­xe de la SCC pour le pro­ce­s­seur du con­trô­leur Trans­ferts de don­nées avant. Les ent­re­pri­ses sont tenues de pro­cé­der à ces adap­t­ati­ons, afin notam­ment de pou­voir répond­re à leurs “beso­ins”.démon­trer et docu­men­ter sa volon­té d’a­gir en con­for­mi­té avec la loi”. Les modi­fi­ca­ti­ons portent ent­re aut­res sur l’ex­ten­si­on des obli­ga­ti­ons d’in­for­ma­ti­on de l’ex­porta­teur de don­nées vis-à-vis des per­son­nes con­cer­nées, qui doi­vent être infor­mées en cas de chaque L’im­por­ta­teur de don­nées est tenu de divul­guer les don­nées con­cer­nées uni­quement sur la base d’un juge­ment défi­ni­tif ren­du par une auto­ri­té de der­niè­re instance, ain­si que d’aut­res adap­t­ati­ons con­cer­nant la pro­cé­du­re de règle­ment des liti­ges et une clau­se spé­ci­fi­que rela­ti­ve à l’in­dem­ni­sa­ti­on ent­re les par­ties (cf. chif­fre IV).

Si une trans­mis­si­on de don­nées ne peut pas être effec­tuée con­for­mé­ment à ces con­di­ti­ons sup­p­lé­men­tai­res, il ne reste qu’u­ne trans­mis­si­on selon la dis­po­si­ti­on d’ex­cep­ti­on men­ti­onnée selon Art. 49 RGPD. Dans le cas de struc­tures de grou­pe ou d’ac­cords indi­vi­du­els, cela peut être envi­sa­gé en der­nier recours.

En con­clu­si­on, le LfDI pré­cise que les trans­ferts de don­nées envi­sa­gés sous la for­me décri­te ne sont auto­ri­sés que si l’ex­porta­teur de don­nées peut con­vain­cre l’au­to­ri­té que le pre­sta­tai­re de services/contractant uti­li­sé “avec pro­blè­me de trans­fert” ne peut pas être rem­pla­cé à court et moy­en ter­me par un pre­sta­tai­re de services/contractant “sans pro­blè­me de trans­fert”. Dans le cas con­trai­re, le trans­fert de don­nées en que­sti­on est inter­dit. En fin de comp­te, cela signi­fierait pour les ent­re­pri­ses que, selon la pra­tique du LfDI, les trans­ferts de don­nées vers les États-Unis ne serai­ent éven­tu­el­le­ment plus auto­ri­sés que si aucun pre­sta­tai­re de ser­vices euro­pé­en n’ent­re en ligne de comp­te com­me alternative.